En cherchant un
peu sur le Net je tombe sur les chiffres de la dette US, les vrais, pas ceux
qu’on vous fait avaler. Enfin, techniquement ce sont les même, il y a juste que
présentés autrement ils font beaucoup plus peur.
Donc voici les
chiffres au 31/12 2012 tels qu’on vous les présente dans la presse :
Budget : 3.796
Milliards de Dollars (M$)
Déficit : 8% du
PIB.
8% c’est pas si
mal finalement, rien d’alarmant. C’est ce que vous pensez et ce que tout le
monde devrait penser vu qu’ils font tout pour que ce soit le cas.
Mis entre les
lignes, voici les chiffres qu’on ne dit pas :
Recettes : 2.469 M$
Déficit : 1.327
M$
Soit… un déficit
de 35% des dépenses !!!
Et on trouve
qu’on mérite un triple A avec ça ?!?
Dette Publique :
16.394 M$, soit 100% du PIB.
Maintenant
imaginons que Barack arrive à stabiliser les dépenses de l’État et l’inflation
et tout le reste. Pour financer le déficit de 2012 ils ont dû emprunter à 10
ans. Que si le remboursement s’étale sur 10 ans à un taux de 3%, on se retrouve
à ajouter 4,5% de dépenses supplémentaires aux dépenses actuelles !
Cela veut dire
qu’ils n’auront pas d’autre choix que d’augmenter leur budget d’autant, rien
que pour financer la charge de la dette contractée pour couvrir le déficit. Et
encore, je ne parle pas des QE infinity qui ont vu le jour depuis.
Avec les
Quantitatives Easing, la dette a atteint les 17 mille milliards (en Anglais on
dit Trillions mais en français on dit Billions) de dollars.
On comprend
pourquoi il est VITAL que les taux d’intérêts restent artificiellement bas.
En cas de montée
des taux d’intérêt de 1%, cela représente sur l’ensemble de la dette US une
surcharge de
170 milliards de dollars, soit 13% du déficit de 2012. Mais ce
calcul est un peu absurde car l’essentiel de la dette émise l’a été à un taux
déterminé à l’émission et il ne changera pas avant le refinancement (échéance
remboursée par un nouvel emprunt de valeur équivalente).
L’augmentation
des taux n’influencera que sur la portion qui échoit dans l’année + les
nouveaux emprunts, comme ceux prix pour financer le déficit. D’après UCSB, les
US ont 2500 M$ échéant dans l’année. En y ajoutant les 1327M$ de déficit on
arrive à 3800M$ grosso modo (on ne va pas pinailler pour qq milliards non
plus).
Une augmentation
de 1% du taux d’intérêt entraînera un surplus de dépense en intérêts de 38M$,
soit 1% du budget total 2012.
Je sais pas vous
mais moi je trouve cela effrayant.
Cela rend la
course à la croissance d’autant plus intéressante car celle-ci est intimement
liée aux taux.
Si la croissance
US est de 2 %, alors le budget risque de subir la même croissance, en tout cas
les recettes. Les dépenses, elles, vont subit la croissance de l’inflation et
donc contrecarrent l’effet bénéfique de la croissance du PIB/des recettes.
Ce qui m’inquiète
le plus c’est ce déficit de 35% du budget total. En d’autre mots, pour 100$ de
recettes, ils ont 153,75$ de dépenses.
Si je me mets à
gérer mon budget de la même façon, je me demande combien de temps mon banquier
mettra avant de me jeter dehors à coup de savate. Pourtant les banquiers ils se
précipitent tous pour aller prêter l’argent que vous leur confiez à une entité
qui est un aussi mauvais exemple en matière de gestion !
Avec une
situation pareille, un redressement de la barre me semble tout bonnement
impossible, c’est une question de bon sens.
Pour se
désendetter, ils devraient faire bien plus que d’appliquer la règle d’or, qui à
elle seule ne serait atteinte qu’avec un relèvement des recettes de 54% (moitié
en plus de taxes) ou alors une réductions des dépenses de 35% (un tiers de
dépenses en moins), avant de pouvoir dégager un excédent budgétaire.
Max Keizer
évoquait dans sa dernière émission la venue du Debto-guedon, par analogie à
l’Armageddon, moment où la montage de dettes entrera en collision avec le monde
réel, en d’autres termes lorsque la bulle explorera.
L’évocation de la
fin des QE a eu un impact catastrophique sur les taux US : le taux 10 ans a
quasiment doublé. Il n’a pris que 1,5% environs, ce qui en soi n’est pas énorme
dans l’absolu. La baisse continue des taux sur les 30 dernières années semble
toucher à sa fin et l’orgie de dettes que la monde a accumulé sur cette période
risque de faire imploser le monde sous son poids sous le seul fait de
l’augmentation des taux d’intérêts.
Lorsqu’on parle
de déficit en pourcentages de PIB, je trouve toujours la comparaison absurde,
mais elle est là pour relativiser la catastrophe et surtout apaiser les foules.
Le signal qui risque de refaire plonger le monde dans la tourmente sera la
hausse des taux. Et malheureusement l’évolution des taux est cyclique et on ne
pourra pas les maintenir indéfiniment bas artificiellement.
En attendant, la
montagne de dettes contractée a permis de maintenir l’or et l’argent à des
niveaux ridicules compte tenus de leur valeur intrinsèque. A la moindre montée
des taux, sans doute qu’on verra ces matières retourner à leur niveau normal.
La manipulation des cours de l’or et l’argent est corollaire indispensable pour
réussir la manipulation des taux à la baisse.
Tant que la bulle
des taux n’aura pas explosé les goldeux seront la risée.
Mais la cigale se
trouvera fort dépourvue lorsque l’hiver des taux sera venu.
Sources :
Voir aussi ici :
RépondreSupprimerhttp://conscience-sociale.blogspot.com/p/the-us-debt-dashboard-key-indicators-of.html