Un article publié par Rupert Hargreaves sur The Motley Fool hier dresse une image peu réjouissante de la situation dans laquelle les mines d'or et d'argent se trouvent actuellement.
Gold Miners Are Burning Cash at Current Levels
L'article fait référence à un rapport publié par Citigroup sur le secteur minier Gold & Silver. D'après celui-ci, les mines font face à une hausse de leurs coûts de production et la chute des
cours des métaux précieux a fait fondre leur cash flow disponible comme neige au soleil. Résultat: les mines perdent de l'argent, beaucoup d'argent. Au cours de référence retenu par les auteurs, à 1320$ l'once, leur estimation est que 98% des mines sont en cash flow négatif, c-à-d qu'ils consomment leurs liquidités disponibles.
Entre Juin 2012 et Juin 2013, le cours de l'or (le prix de vente des mines) a diminué de 20% alors que le coût de production d'une once aurait augmenté en moyenne de 11,8%, passant de 675$/once à 754$/once. Malheureusement ce chiffre n'est qu'une moyenne du secteur et la vaste majorité des mines ont subi des hausses bien plus dramatiques, comme Yamana Gold (NYSE AUY) qui a vu son prix de revient doubler sur cette période. Goldcorp (NYSE: GG) quant à elle a vu son PR monter de 80% alors que dans l'autre sens, Barrick Gold (NYSE: ABX) a réussi à diminuer ses coûts de revient de 10%.
Par contre, les coûts indirects de production, qui regroupent les frais généraux et les investissements (équipements, infrastructures, frais de recherche et de prospections,...) ont augmenté chez tous les opérateurs miniers sans exception. Dans cette catégorie, c'est Randgold (NASDAQ: GOLD) qui détient la palme avec une hausse de 60% de ce poste malgré sa réputation d'être la plus parcimonieuse des mines.
En 2012, Jamie Sokalsky, CEO de Barrick Gold a déclaré dans un de ses discours "Gold is getting harder to find" - L'or n'a jamais été aussi difficile à trouver. D'après lui, malgré une multiplication par 10 des dépenses d'investissements sur ces vingt dernières années par les 10 plus grandes compagnies minières, la production d'or a diminué de 5% durant cette période alors que le cours de l'or n'a été multiplié que par 4.
En gros, les mines ont dépensé de plus en plus pour produire de moins en moins d'or. Cela n'aurait pas posé de problème en soi si le cours de l'or aurait continué sa progression, compensant la hausse des coûts de production.
En conclusion, les mines font grise mine tant que les cours de l'or demeurent à des niveaux aussi faibles. Le bon sens voudrait qu'en cas de prix bas prolongés les mines ferment les unes après les autres, entraînant une chute de l'offre globale, ce qui devrait avoir comme conséquence une hausse du prix. Mais comme souligné la semaine dernière dans mon article 6 incohérences sur le marché de l'or, le marché semble hermétique à ce genre de mécanique. La rumeur veut que ce soient les stocks des ETF qui ont été massivement vidés cette année qui auraient compensé la baisse de production d'or sur le marché. Les ETF n'ont pas des coffres illimités et cette astuce ne durera qu'un temps.
Affaire à suivre donc.
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