La chute des banques risque d'avoir un effet domino sur l'économie de la planète entière. Crédit Photo: dreamstime.com |
Hier, on a pu voir le cri de détresse de Son Excellence C. Lagarde largement relayé dans la presse (lire Reuters), rapidement suivie et imitée ce matin par Mark Carney, BoE (lire CityAM) et je n’ai aucun doute qu’ils seront bientôt suivis par l’ensemble des bonimenteurs du G20 :
Il faut mettre fin à la culture du "Too Big Too Fail", et vite !
Il a fallu le temps mais voilà (enfin) qu’ils se rendent à l’évidence, 6 ans après être passés à un cheveu de l’effondrement du système bancaire et financier mondial :
Les banques sont toujours aussi fragiles et AUCUNE d’entre elle ne s’est vraiment réformée.
On a misé sur l’auto-régulation du secteur… non sans blague !?
C’est comme si on allait supprimer les arbitres de la Coupe du Monde de Football sous prétexte que tous les joueurs sur le terrains arrivés à ce niveau ont des connaissances suffisantes des règles que pour pouvoir se passer te tout arbitrage.
Ne riez pas, c’est exactement ce qui se passe avec toutes les banques du monde depuis 6 ans. Les banques, ce sont ces institutions qui se sont progressivement imposées depuis la 1e Guerre Mondiale comme les dépositaires universels de la Fortune Mondiale.
Avant les banques, il y avait l’or. Les gens qui voulaient épargner convertissaient leurs billets et pièces de métal vil en pièces d’or et les thésaurisaient (c-à-d planquaient sous leur matelas).
Lorsque l’or était utilisé comme monnaie, il ne circulait pas vraiment, un peu comme les billets actuels de 500 euros, à part que pour les pièces d’or, même les plus petites (5Fr Or, soit ¼ de napoléon par exemple) étaient conservées et ne circulaient que leurs homologues en argent ou autre métal, si ce n’était pas simplement des billets, qui à l’époque n’étaient que des récépissés de dépôt d’or.
Ainsi donc nous revoilà de retour à la case départ (sans être passé en prison mais après avoir touché des trillions de la Fed, BCE, BoE et BoJ) de l’aveu des plus hautes instances financières de la Planète.
Et personne ne bronche ?! Le cours de l’or s’est même offert un petit plongeon en piqué (de 1292$ à 1265$) pour saluer cette trépidante déclaration de Lagarde.
Les discours sur la superbe Reprise Économique miraculeuse qui sévit actuellement n'ont pas réussi à masquer la réalité qu'on semble découvrir tout à coup maintenant, pourquoi maintenant ?
Donc en résumé :
- Les banques sont toujours autant, si pas davantage, en risque de faillite ;
- Il suffit d’une seule qui flanche pour que toutes les autres suivent dans un effet domino à l’échelle planétaire ;
- Entre temps, le FMI a réussi à faire passer les lois et règlements qui autorisent les banques au « bail-in » plutôt qu’au « bail-out », en d’autre mots, elles devront d’abord se servir sur les dépôts de ses clients avant de se tourner vers les gouvernements pour couvrir leurs dettes de jeu ;
- Votre argent sur votre compte en banque n’a jamais été autant à risque que maintenant.
Le constat du FMI est clair : depuis la crise financière, au niveau du comportement des banques, rien n’a changé. Par contre, ce qui a changé réellement, on s'est bien gardé de vous le claironner.
Ce qui a réellement changé depuis la crise de 2007-2008, c’est :
- La mise en place de restrictions plus serrées sur le commerce de l’or un peu partout en Europe. En Belgique par exemple: plus moyen d’en acheter en liquide pour plus de 3000 euros sans décliner son identité (lire : se faire ficher) ;
- Relèvement de la taxe sur les plus-values sur revente d’or en France, avec le délai d’exonération rallongé à 12 ans (soit ½ génération) ;
- L'application renforcée de l'interdiction de se passer la frontière Française (de et vers la France) avec plus de 10.000 euros de valeur en or (environs 250g d’or) sans en avoir fait la déclaration en douane, ce qui revient à se faire ficher quand bien même cette déclaration n’engendre pas de perception de taxe quelconque. Rappelons qu'un des principes fondamentaux de l'Union Européenne est la libre circulation des Personnes et des Capitaux. Apparemment les deux ne peuvent pas se déplacer ensemble ;
- L’interdiction de l’envoi de pièces et lingots d’or et métal précieux par la Poste en France.
- Les restrictions sur le paiement en liquide des rachats d’or : on ne peut plus payer qu’avec un moyen de paiement traçable (lire : se faire ficher) ;
J’ai pour ma part constaté depuis 2008 une propagande anti-or assez acharnée dans les médias financiers qui consiste notamment à :
- Relater dans les gros titres toute baisse des cours de l’or, même si celle-ci fait suite à une forte hausse, qu’on omettra de préciser parce qu’il ne sera systématiquement jamais fait rapport d’aucune hausse du prix de l’or ;
- Un battage hystérique lorsque le cours de l’or s’effondre. Dernier exemple en date : avril 2013, lorsque l’or a chuté suite à une manipulation grossière que ni les merdias, ni les agences de contrôle des marchés ne semblent avoir remarqué ;
- Relayer abondamment les propos des disciples anti-or et leur argumentaire qui ne tient pas la route, surtout si ceux-ci sont étiquetés « économistes » (ceux que j’appelle Éclownomistes) ;
- Faire parler les oracles, comme Warren Buffet, qui fustigent l’or comme un piètre investissement et diffuser ces propos à l’infini, et puis les ressortir du placard tous les 3-4 mois d’intervalle ;
- Former le personnel des banques à dissuader à tout prix les clients qui en feraient la demande d’investir en or. Dans ce cas-ci parfois ils se contentent de maintenir leur personnel dans l’ignorance ;
- Médiatiser à l’excès les faits divers relatifs aux vols d’or avec violence. À lire la presse depuis 6 ans, j’ai l’impression que l’or se vole partout, de plus en plus et surtout chaque fois avec une violence atroce. Maintenir le peuple dans la peur de posséder de l’or est un moyen facile pour le dissuader d’en acheter, et aussi pour le convaincre de se débarrasser de celui qu’il possède encore.
Pourquoi autant d’acharnement à dissuader les gens de placer leurs économies dans de l’or physique alors que d’autre part on affiche une mollesse record à ne pas réguler davantage le secteur bancaire ?
Avez-vous remarqué que les politiques ont toujours l’habitude de commencer leurs phrases par « il faut… , il faut que… » pour parler de ce que tout le monde attend qu’ils fassent mais qu’ils ne feront jamais et de passer sous silence leurs actions réelles ?
Tous s’accordent pour dire « il faut… cesser la culture du "too big to fail" »
Ok, mais comment comptez-vous vous y prendre ?
Quel journaliste sera assez courageux pour leur poser la question ?
Je pense que ce que les gens attendent (enfin moi tout au mois) c’est « Nous avons fait cesser la culture du Too Big To Fail »
6 ans c’est long. Ils ont eu tout le temps pour le faire. Ils ne l’ont pas fait. En quoi ils y arriveraient maintenant mieux qu’il y a 6 ans ?
Depuis quand peut-on résoudre un problème en gardant la même approche que celle qui nous a mis dans ces problèmes ?
Depuis le début de cette crise, peu de gens ont déclaré que la solution ne consiste pas à prendre les mêmes et à recommencer mais à changer notre mentalité et notre façon de penser, penser différemment, mais ceux qui ont dit ça n’ont malheureusement pas eu assez d’écho médiatique, allez donc savoir pourquoi. Il faudra se rendre à l’évidence que tant que l’on ne s’y résoudra pas, aucune solution ne se profilera et votre vie sera toujours en danger.
Ce que le discours de Lagarde et Compagnie signifie : "Reprenez tout ce qui a été dit depuis le début de la crise et vous verrez que c’est toujours d’actualité".
La vache quel magnifique coup médiatique ! Les journalistes ne devront même plus se creuser la tête pour pondre leurs articles : c’est tout là encore tout frais sous leurs yeux ! C’est bon, ils peuvent partir en vacances.
Et puis vous étonnerez-vous encore de voir tous ces groupes de presse en difficultés financière ?
Moi pas.
Ce que cela signifie pour vous et moi : ça sent pas bon. La reprise et tout ça c’est pas du tout ce qu’on veut que vous pensiez.
Le système bancaire est devenu l’épine dorsale du Capitalisme actuel, autrement nommé Crony-Capitalism, ou Capitalisme-du-Copinage (Copain-Capitalisme). C’est la seule raison pour laquelle il est jugé « too big to fail », il ne peut pas s’effondrer car toute notre activité économique en dépend. Comment en est-on arrivé là ? Je pourrais vous en parler dans un prochain article si vous en exprimez le désir en me laissant un petit commentaire ci-dessous.
Quoi qu’il en soit, je suis paré, et vous ?
En cas d’effondrement, il faut s’attendre à un épisode à la Chypriote, mais avec davantage l’accent sur le « riot » que le chype.
(NDLR riot : émeute en Anglais, Chype ou chipe, du verbe chipper, voler)
Les systèmes de paiement par cartes seront très limité si pas tout simplement mis hors service : payement en cash uniquement dans tous les commerces. Combien de jours pourriez-vous tenir avec tout l’argent liquide que vous avez sur vous ?
Réponse : pas plus de trois jours en moyenne.
On risque de voir une certaine inflation parallèle.. Le troc va resurgir. Les opportunistes vont prospérer les les désespérés vont revendre au rabais le peu qu’ils possèdent. Le physique, le tangible sera roi, tout le reste aux oubliettes. Votre plan d’épargne-retraite comporte un solde à 6 chiffres ou plus ? Vous pourrez l’oublier et encadrer le relevé en guise de merveilleux souvenir. Votre Livret A sera renommé Ah !, de l’onomatopée qu'émettront leurs détenteurs face à la taxe surprise qui les raboteront.
15 jours, c’est le temps que sont restées fermées les banques chypriotes. Saurez-vous tenir autant de temps sans votre banque, vos cartes de crédit et votre cash ?
Le monde est prêt pour un troisième test.
A mon humble avis, on se retrouve dans une configuration optimale pour le lancement de la Troisième phase de Test. Explications.
Tout d’abord, il y eut les pays exotiques qui se sont effondrés : défaut sur la dette publique, hyperinflation et mesure draconiennes d’austérité. L’Argentine est l’exemple le plus significatif. Considérons le cas de ces pays comme des préliminaires à la crise.
Ensuite il y eut la crise : bam ! les banques en état de faillite, toutes. On en va tout de même pas les laisser tomber, allez les gouvernements, empruntez jusqu’à votre dernier centime pour sauver vos banques. On est pas passé loin mais ça a tenu. Le problème principal est que jusqu’à ce moment là, aucun modèle économique n’avait prévu cela et peu d’épisodes historiques similaires ne s’étaient encore produits auparavant : les décideurs manquaient de références et leurs conseillers faisaient tout pour ne pas les décevoir en dépit du bon sens : L’Empereur était nu.
Donc « ils » ont procédé par petit tests :
En premier il y eut l’Islande. Population faible. Secteur bancaire démesuré et endettement hors normes. On les a laissé faire défaut « pour voir ». Grincements de dents chez les créanciers, comme par exemple le fonds de pension des pompiers de Liverpool qui avait tout mis dans les placements miraculeux des banques Islandaises à 11%. Mais ils ont passé le cap sans tous mourir. On les a même laissé jeter leurs banquiers en prison ! Notons au passage que c’est le seul pays dans lequel cela s’est produit. Aux USA par exemple, les rares banquiers qu’ils ont mis en prison n’étaient que des banquiers étrangers qui ont commis des fraudes sur leur territoire. Dernier en date : Fabrice Tourre, Ex-Golman Sachs.
En second ce fut Chypre. Cas similaire mais gabarit un peu plus large. Qui plus est c’était un pays membre de l’UE et de l‘Euro. Leur secteur bancaire en faillite a subitement fait défaut, comme ça, sans prévenir. Cette fois-ci mode de résolution différent : on a essayé le bail-in, c-à-d la banque braque ses déposants.
Réactions: Personne dans la rue, pas d’émeute et aucun mort officiellement.
Test concluant. On peut donc très bien s’en sortir sans recourir à la méthode islandaise. Ouf, nos amis les banquiers sont saufs. On ne devra pas agrandir les prisons (c’est que ça coûte horrrriblement cher ces trucs-là)
Depuis, le FMI a émis la recommandation officielle autorisant (donnent sa bénédiction pour) les États à taxer directement les dépôts en banque pour sauver celles-ci. Notez que c’est plus facile que d’augmenter les impôts, ce qui nécessite un processus démocratiquement plus lourd : d’abord voter l’augmentation (débats interminables), ensuite collecter les déclarations et puis les contrôler, pour suivre : collecter les paiements et enfin les reverser aux banques. C’est trop long et trop onéreux : allez donc vous servir directement dans les comptes de ceux qui vous ont fait confiance.
En attendant, la question qui subsiste est : maintenant, à qui le tour ?
"Comment en est-on arrivé là ? Je pourrais vous en parler dans un prochain article si vous en exprimez le désir en me laissant un petit commentaire ci-dessous"
RépondreSupprimerAvec retard, je suis évidemment intéressé par ce sujet...