La dernière décision
de la Fed de ne pas relever les taux ne m’as pas surpris du tout, surtout au
regard des conclusions auxquelles je suis arrivé dans un article précédent et
qui m’ont convaincu que la Fed n’augmentera ses taux uniquement lorsqu’elle en
sera contrainte et forcée.
Cependant je lis
beaucoup d’analystes qui déclarent que la perspective de hausse de taux dans
laquelle on se trouve rend les investissements en or moins attractifs.
Pour appuyer
cette affirmation, ils soulignent que l’or ne procure aucun rendement.
Laissez-moi donc
y apporter mes clarifications :
Ceux qui sont à
la recherche de rendement ne s’intéresseront jamais à l’or, donc un
investissement dans cette matière inerte n’a jamais été attractive pour ces
gens-là. Vous enfoncez des portes ouvertes en déclarant que les Zinzins se
détournent de l’or pour cause d’absence de rendement.
Même en ces de rendements négatifs, ils se tiendront loin de l’or car le jour où ils y investiront dans les mêmes proportions que leurs investissements en actions et obligations, ce sera pour deux uniques raisons :
- La spéculation : ils joueront la hausse du cours de l’or et cela se fera dans un contexte dans lequel celle-ci ne fera plus aucun doute pour tous. On a connu une telle période durant les années 2000-2009 et cependant très peu d’entre eux se sont aventurés sur la voie dorée ;
- La protection de valeur : si un jour tous les autres actifs voient leur valeur s’effondrer, ce sera le sauve-qui-peut vers les valeurs refuges dont l’or en est le premier choix. Lors du début d’effondrement du système suite à la faillite de la banque des Frères Lehmann, le monde a anticipé une réaction en chaîne qui aurait affecté l’ensemble du monde bancaire et par conséquent l’ensemble de l’économie mondialisée. Les Gouvernements ont évité la catastrophe, mais à quel coût ?
La situation d’alors
n’a que peu évolué et on est toujours assis sur la même poudrière qu’en 2008.
Le système est toujours soumis aux mêmes risques d’effondrement, exception
faite que l’effet levier des moyens mis en œuvre pour éviter la catastrophe
depuis risquent de multiplier les effets d’une étincelle.
Depuis quelques
années on nous rabâche les oreilles que la crise est passée et le monde est en
passe de retrouver la croissance. On serait sur le point de retrouver les
niveaux « d’avant 2008 ». On le voit mêmes sur les cours du pétrole
qui ont bien retrouvé des niveaux d’avant la crise.
Dès lors si c‘était
vraiment vrai, le monde n’aurait plus besoin d’or. Pourquoi son cours n’a pas
retrouvé le niveau d’avant 2008 ?
Pour rappel, l’or
avait clôturé l’année 2007 aux alentours de 825$ l’once. Depuis un peu plus de
deux ans il flotte aux alentours de 1.200$.
Les deux points
cités plus haut représentent pour moi les deux grandes catégories d’investisseurs
en or : 1 les spéculateurs et 2 les conservateurs.
Lorsque l’or a
atteint les 1920$ l’once, cela a été grandement à cause des investisseurs du
premier ordre.
Les investisseurs
du 1er ordre n’achètent pas la matière physique. Ce serait trop
contraignant pour eux à manipuler car une position spéculative doit pouvoir s’ouvrir
et se fermer rapidement. C’est pourquoi ils investissent massivement dans l’or
papier et les ETF.
Donc quand on souligne que les ETF ont encore réduit leurs stocks et que ceux-ci sont au plus bas, je me réjouis : c'est le signe que les spéculateurs se lassent. Au passage, en voyant les faibles performances spéculatives du métal jaune depuis le crash d’avril 2013, je me demande pourquoi ils ne sont pas parti plus tôt.
Donc quand on souligne que les ETF ont encore réduit leurs stocks et que ceux-ci sont au plus bas, je me réjouis : c'est le signe que les spéculateurs se lassent. Au passage, en voyant les faibles performances spéculatives du métal jaune depuis le crash d’avril 2013, je me demande pourquoi ils ne sont pas parti plus tôt.
Cependant, force
est de constater que depuis le début de la fin de la crise, les investisseurs
du second ordre ne se sont pas encore lassés.
Ce sont eux qui
font les cours et qui le soutiennent. Ce sont des durs à cuire « à qui on
le la fait pas ».
La hausse des
taux, une aubaine pour l’or ?
Comme je l’ai
démontré dans mon article La menace de la Hausse Des Taux, ou comment la FED se tourne en ridicule, une hausse des taux serait terriblement dommageable aux détenteurs d’obligations, dont les plus gros sont les banques,
les fonds de pension publiques et privés et les assureurs. Ces institutions constituent
l’épine dorsale de notre économie crony-capitaliste.
Dès les
premiers QE (Plans d'assouplissements Quantitatifs), ce sont les seuls qui en ont vraiment profité – normal vu que ce
système a été conçu exclusivement pour eux – et ils n'ont rien trouvé d'autre à faire que de se
gaver d’obligations d’état à rendement quasi nul au lieu de prêter cet argent aux
entreprises pour leurs investissements.
Les rares sommes qui ont été prêtées aux entreprises, était destinées à financer leurs programmes de « Shares Buy-Back », ces rachats d’actions dont les volumes ont atteint des sommets astronomiques et qui ont ainsi soutenu les marchés boursiers vers les sommets qu’on connaît actuellement alors qu’aucune richesse n’a été créée en contrepartie dans le monde réel.
Les rares sommes qui ont été prêtées aux entreprises, était destinées à financer leurs programmes de « Shares Buy-Back », ces rachats d’actions dont les volumes ont atteint des sommets astronomiques et qui ont ainsi soutenu les marchés boursiers vers les sommets qu’on connaît actuellement alors qu’aucune richesse n’a été créée en contrepartie dans le monde réel.
La hausse des
taux dans un premier temps, risque d’attirer les investissements de détenteurs
de liquidités vers les placements rémunérateurs d'intérêts (comptes, obligations) qui n’auraient de toute façon jamais investi dans l’or vu
qu’ils sont à la recherche de rendements.
Les Décideurs bancaires n'ont d’ailleurs
intérêt à ne pas rater leur coup et faire en sorte que les liquidités ainsi
attirées vers les comptes de dépôt contrebalancent la perte en valeur de marché
des titres d’obligations détenus en portefeuille pour les institutions
financières, sinon c’est la faillite garantie… à nouveau. Et cette fois-ci les
États ne pourront plus voler à leur secours avec autant d’amplitude qu’auparavant.
Donc moi je dis
qu’une hausse des taux sera à terme très bénéfique à l’or, surtout si elle est
soudaine et de grande amplitude.
La Fed a promis
qu’elle respecterait son programme de remonter les taux d’ici 6 mois.
Je vous parie que
ce ne sera pas le cas, en tous cas jamais de sa propre initiative.
Ou alors éventuellement
elle le fera tout en douceur, par coups de 0,25% ou moins à la fois, très
espacés dans le temps.
Que se
passera-t-il lorsque les taux monteront ?
Les gens vont
revoir l’arbitrage qu'ils font avec leur revenu entre « Consommer Maintenant » et « épargner »
et une partie du PIB va passer du premier
au second choix.
Du coup, la monnaie en circulation va perdre en volume et en vélocité, ce qui va causer une baisse de la consommation, provoquant au passage une baisse de l’activité économique. Donc un ralentissement de la Croissance.
C’est pour cela
qu’ils sont pris au piège.
Et c’est pour cela surtout qu’ils multiplient les signaux contradictoires : "c’est la déflation mais
avec une petite reprise mais la crise est terminée...".
J’ai d’ailleurs
bien ri la semaine dernière en constatant que la consommation des ménages avait
progressé de 0% alors que la croissance était de 0,7%. Heuu… la croissance de
quoi au juste vu qu’il n’y a eu aucune croissance des ventes ?
J’ai beau tourner
le problème dans tous les sens et j’en arrive toujours à la conclusion que
quelle que soit l’issue qu’ils choisissent, au final elle sera favorable à l’or.
Et comme toujours, il faudra s'armer de patience.
Et comme toujours, il faudra s'armer de patience.