Explications
Le Conflit en Ukraine fait planer un vilain spectre sur l'Europe: une possible pénurie de gaz suite à une cessation des livraisons par la Russie en représailles des sanctions économiques qu'on leur aura infligés sous la pression de l'Amérikanistan.
D'un autre côté, Fukushima, vous vous souvenez ?
Cette catastrophe a foutu la trouille à tous les exploitants de centrales nucléaires. Alors que l'Europe dépend lourdement de cette énergie "propre" (au sens 'émissions de carbone'), les gouvernement ont commencé à flipper et ont commandé des audits exhaustifs de toutes leurs centrales présentes sur leur territoire.
Le parc nucléaire européen est âgé d'au moins 30 ans. (Copyright Photo spacekris - Dollarphotoclub.com) |
Dans l'indifférence médiatique la plus totale (ils ne faut pas effrayer la populace), les résultats de ces audits sont tombés et ils sont mauvais: un réacteur sur deux présente de vilaines fissures qui ne peuvent pas être colmatées avec un peu de mortier par-dessus. Verdict: il faut arrêter les réacteurs et re-bétonner tout ça.
Ceci est la conséquence de deux situations:
- un débat sur la sortie du nucléaire qui traîne depuis 20 ans qui a eu pour effet de geler tout investissement, nous laissant nous reposer sur des installations chaque jour un peu plus vétustes;
- Une privatisation des compagnies électriques un peu partout en Europe. Cette libéralisation du marché de l'Énergie qui était sensée profiter à tous et faire baisser les prix grâce à la concurrence. Et bien c'est tout le contraire qu'on a vu et on assiste plutôt à une situation comparable à celles que connait les chemins de fer anglais: Les opérateurs privés exploitent l'infrastructure qui leur a été léguée par l'État, facturent au passage une surprime pour soi-disant "entretien, réparations et investissements" mais n'en font rien du tout ou en tous cas beaucoup moins que le minimum nécessaire, préférant plutôt verser des dividendes plantureux à leurs actionnaires.
Bref, la situation n'est pas rose pour nous: en Belgique ils ont mis quasiment la moitié du parc nucléaire à l'arrêt pour cause de réfection urgente (financée par l'État qui plus est, la bonne affaire pour les opérateurs privés). La situation est viable en été mais la cigale se trouvera fort dépourvue lorsque l'hiver sera venu: la pénurie d'électricité va forcer les fournisseurs à mettre en place un "plan de délestage", en d'autres mots: on va couper le courant dans certaines régions de manière planifiée à certaines heures afin d'éviter que tout le monde se retrouve dans le noir.
L'impact économique va être désastreux. On n'a pas encore vu apparaître d'estimation de ce coût pour la croissance parce qu'ils en sont encore à se chamailler sur qui des flamands ou des wallons devrait subir le gros des coupures.
Cela n'empêche pas la triste réalité: il n'y en aura pas pour tout le monde.
Mais ce n'est que la Belgique me direz-vous, un petit pays de rien du tout perdu au coeur de l'Europe.
On se dit qu'au pire, ils pourront toujours acheter du courant à leurs voisins.
Juste un petit problème : je lis l'autre matin dans le Financial Times que le Royaume-Uni est dans une situation comparable : ils vont devoir éteindre 4 réacteur pour les mêmes raisons.
Mourir irradiés ou mourir de froid dans le noir, il faut choisir.
La situation est donc que d’autres pays Européen commencent à souffrir du même problème : plus de courant pour faire tourner les machines !
Car après le nucléaire, le carburant le plus consommé dans les centrales est le gaz.
Rappelez-vous on risque de plus en avoir à cause des vilains russes.
La France devrait être épargnée avec son imposant parc hydroélectrique : 25% de sa production de courant est issue des barrages.
Non… attendez : les barrages sont principalement en montagne et ils sont alimentés au printemps durant la fonte des neiges.
Alors, on fait quoi quand durant l’hiver, alors que la neige sert de défouloir aux bobos en vacances de ski ?
La situation sur la marché énergétique est tendue en Europe, sur fond de conflit Ukrainien avec en arrière-plan d’autres guerres dans les pays producteurs du Proche Orient.
Pour le salut de nos industries, vous verrez l’Allemagne laisser tomber l’Ukraine dans un souci d’auto-préservation économique.
En attendant, rentrez du bois pour l’hiver et faites les plein de bougies, on risque de se les cailler grave.
Je vous aurais prévenus.
Cet article a été initialement publié le 9/9/2014 sur forum-gold ici.
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